🔊 Primo-arrivants : leur parcours d'intégration avec Reconstruire Ensemble

Primo-arrivants en Eure-et-Loir : un parcours d'intégration bien rôdé
Rasha a intégré le salon de coiffure solidaire en septembre 2023 © Radio Intensité

La régie de quartier Mainvilloise Reconstruire Ensemble a accueilli Hervé Jonathan, préfet d’Eure-et-Loir, mercredi 8 octobre. Au programme de cette matinée, rencontre et échanges avec les primo-arrivants et les acteurs qui œuvrent pour leur insertion sociale et professionnelle.

Ce matin, ils sont huit à suivre le cours de français dispensé dans les locaux de la régie de quartier Mainvilloise. Rasha est passée par là quand elle est arrivée de Syrie en décembre 2022. Aujourd’hui, elle est employée dans le salon de coiffure solidaire de la structure en septembre 2023. Elle raconte son parcours : « J’ai cherché beaucoup de salons, même ici. Madame Lecomte m’a accepté pour une semaine. A la fin de cette semaine, elle m’a demandé de rester travailler dans le salon car j’ai de l’expérience et que j’ai sû bien faire les choses. J’ai amélioré beaucoup de choses (à ses côtés) : les coupes, les mèches et surtout mon français. »

 

 

Les primo-arrivants, souvent dirigés vers les secteurs avec des difficultés pour recruter

Rasha était déjà coiffeuse dans son pays. Elle a eu la chance de pouvoir continuer sa profession en arrivant ici. Maintenant, elle ambitionne de rentrer en formation à partir de septembre 2026, pour élargir ses connaissances et multiplier ses compétences. Elle poursuit : « Maintenant je vais faire des études en esthétique générale à l’école Terra. J’aime beaucoup le domaine des ongles, de la peau. Après l’apprentissage, je pourrais décider de ce que je veux vraiment faire. »

Adeline MARGUERITTE est conseillère socioprofessionnelle à Reconstruire Ensemble. Elle suit de près le parcours des personnes rendues éligibles aux aides de la structure par France Travail ou la Mission Locale. « Quand on embauche les personnes, on leur fait passer le test CRIA. C’est l'organisme qui va déterminer le niveau de langue de la personne. Donc nous on fait une demande, c’est-à-dire que l’on donne des informations sur l’individu, on donne ses expériences professionnelles ainsi que son projet. A la réception des informations, la dame du CRIA leur fait passer des tests de lecture, écriture, calcul et elle va déterminer leur niveau de langue en français à partir de là et ainsi nous préconiser vers quels organismes aller pour pouvoir augmenter son niveau de langue en fonction de son projet professionnel. »

 

Des formations inclusives pour tous les profils

Les primo-arrivants qui ne parlent pas français bénéficient du dispositif DEFI, un programme de développement de l’emploi par des formations inclusives. Ils sont ainsi prêts à débuter des stages en entreprise dès leur intégration au sein de Reconstruire Ensemble.Tout en continuant à suivre les cours du mercredi matin. « Ce qui a été très intéressant avec Rasha, c'est qu'elle s'est vite mise au français, c'est-à-dire que tous les jours, elle parlait français chez elle. Elle lisait beaucoup, beaucoup, beaucoup. Et au niveau des cours de français du mercredi matin, elle a eu une évolution incroyable. Elle parlait régulièrement. Elle se forçait à communiquer toujours en français parce qu'elle sait que sans la langue française, ce sera compliqué pour elle de passer son diplôme, de trouver du travail parce que la communication est essentielle. »

La volonté de s’intégrer, c’est le trait commun de toutes ces personnes étrangères en situation régulière, comme l’atteste Bernard Monguillon, Directeur de la Structure Reconstruire Ensemble depuis 23 ans. « Ce qui caractérise ces personnes, souvent, quand même, c'est une vraie volonté de s'en sortir. C'est-à-dire, je ne veux pas vivre d'aide sociale. C'est-à-dire, je dis, oui, vous avez droit. Mais souvent, ce n'est pas le débat. Le débat, c'est je veux travailler, en fait. »

 

Primo-arrivants en Eure-et-Loir : un parcours d'intégration bien rôdé
Primo-arrivants en Eure-et-Loir : un parcours d'intégration bien rôdé © Radio Intensité

Aujourd’hui, les primo-arrivants représentent 40% des personnes suivies au sein de la structure, aujourd’hui. « On sait qu'on a beaucoup de personnes qui sont étrangères, qui n'ont pas la nationalité française, ça, on le sait, mais qui sont sur le sol depuis un certain temps. Mais de plus en plus, là, du fait de la guerre en Ukraine, on a eu beaucoup d'Ukrainiens, on a aussi Syrie, là, vous avez entendu tout à l'heure, Syrie, Sierra Leone, Côte d'Ivoire,  enfin, on a vraiment, c'est vraiment pour tout le monde. »

Formation civique, cours de français, stage en entreprise... Dès leur arrivée en France, les étrangers en situation régulière suivent un parcours rien rôdé. Et ce grâce au contrat d’Intégration Républicaine, créé en 2016.  Un accord conclu entre le primo-arrivant et l'État. Hervé JONATHAN, préfet d’Eure-et-Loir. « C'est à la fois lutter contre l'immigration irrégulière avec détermination et fermeté comme nous le faisons ici en Eure-et-Loir. Mais en même temps faire en sorte avec la région, avec les départements et bien sûr l'État et les opérateurs et la régie de quartier, les associations de pouvoir permettre aux étrangers que nous accueillons de manière régulière de s'insérer durablement dans notre société. »

Dans leur parcours d’insertion sociale par le travail, les primo-arrivants sont souvent dirigés vers les secteurs qui rencontrent des difficultés pour embaucher. Ainsi, l’arrivée de ces profils est une chance pour les entreprises comme celles du BTP, du transport et de l’aide à la personne.

Publié : 8h00 par Léa Gandon

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