VENDÔME (41) - Exposition : Jean-Gilles Badaire « Ici Ailleurs »
Du 27 juin au 21 septembre du jeudi au dimanche de 15h00 à 19h00 au Manège Rochambeau de Vendôme (Loir-et-Cher) : Jean-Gilles Badaire « Ici Ailleurs ». Exposition.
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Du 27 juin au 21 septembre du jeudi au dimanche de 15h00 à 19h00 au Manège Rochambeau de Vendôme (Loir-et-Cher) : Jean-Gilles Badaire « Ici Ailleurs ». Exposition.
Jean-Gilles Badaire, né à Bourges en 1951, était peintre, dessinateur et écrivain. Au fil de livres d’artistes et de livres illustrés avec les écrivains majeurs du siècle (Artaud, Bousquet, Cendrars, Gracq, Segalen, Dickinson, Ungaretti…) auprès de maisons d’édition de renom (Fata Morgana, Editions Unes, Jacques Brémond, Lettres Vives, Le temps qu’il fait, L’Impatiente, Tarabuste, Faï Fioc…), il s’est imposé comme l’un des artistes majeurs à la croisée de la peinture et de la littérature. Il était avant tout lecteur de poésie et recherchait le compagnonnage des auteurs contemporains qui lui étaient essentiels (Joël Vernet, Valérie Rouzeau, Cédric Demangeot, Caroline Sagot-Duvauroux, Gérard Macé, Jean-Pierre Georges et tant d’autres). Mais ce pan de son oeuvre ne doit pas occulter son travail central : celui des carnets, pratique quotidienne de croquis, dessins et huiles sur papier, et les centaines de toiles produites en plus de cinquante ans.
Présentée en France, en Belgique, en Allemagne, aux Etats-Unis ou en Hollande, l’oeuvre de Jean-Gilles Badaire est celle d’un peintre qui n’a jamais renoncé à la figure, travaillant par cycles successifs qui lui ont fait aborder aussi bien des natures mortes, des motifs végétaux ou religieux, que des vanités, des paysages, des figures humaines ou mythologiques. Son travail manifeste une profonde connaissance de l’histoire de l’art, traversant les genres classiques de la peinture en les unifiant par un style immédiatement repérable pour le spectateur : utilisation de matériaux pauvres (foin, cire, huile de vidange, cendre, cambouis), travail sur la transparence, énergie du geste, et comme une forme de gaucherie insigne, un goût pour la matière brute dans la lignée des Fautrier, Rebeyrolle ou de certains adeptes américains du « bad painting ».
Les motifs représentés sont, quant à eux, issus du quotidien, refusant toute grandiloquence ou tout message : tel bouquet de pavots, tel village dogon, un crâne posé sur une chaise, une silhouette famélique d’étrange mariée, vue de dos... Rien que de l’ordinaire, pris dans la furie de peindre qui confère au motif sa puissance expressive.
Celle même à laquelle les nombreux écrivains qui ont parlé de son travail ont donné libre cours : car de Bernard Noël à Marc Blanchet, en passant par Yves Peyré ou Pascal Commère, ce n’est pas un hasard si tant de poètes ont rêvé à partir des toiles de Badaire, qui semblent être comme une invitation à l’écriture. Jean-Gilles Badaire est également l’auteur de récits de souvenirs (Les révoltes secrètes, Fata Morgana, 2009 / La poussière de ma mère, Editions Unes, 2020 / Les clairières souterraines, Fata Morgana, 2025), d'impressions de voyages (Petite pose sur les ordures, 2006 / La surface des morts, 2004 / Greniers dogons, 2000, tous trois aux éditions Fata Morgana /Venise, Editions Unes, 2018 / Faire des études pour être mendiant, Cadex, 2001 / Journal de la poussière, Editions du Solier, 1989) et de journaux d’atelier (Je ne lave jamais mes dessins, Fata Morgana, 2014). Il s’est éteint le 8 novembre 2022 à Blois, laissant derrière lui un héritage artistique essentiel.
41100 Vendôme
du 27 juin 2025 à 15h00
au 21 septembre 2025 à 19h00
Publié : 19 avril 2025 à 18h56