CHARTRES - Jeudis de l'archéologie : De pierres et de bois : le décor du nymphée au sanctuaire de Saint-Martin-au-Val

Jeudi 30 octobre à 18h30 à la médiathèque l'Apostrophe de Chartres (1 boulevard Maurice Viollette) : De pierres et de bois : le décor du nymphée au sanctuaire de Saint-Martin-au-Val.  Entrée gratuite.

Par Pierre-Antoine Lamy, responsable de l’Unité Valorisation (C’Chartres Archéologie) et Sonia Papaïan, archéologue (C’Chartres Archéologie).

Parmi les plus vastes ensembles cultuels de Gaule lyonnaise, le sanctuaire de Saint-Martin-au-Val, situé à proximité d’Autricum (Chartres), occupe une place particulière. Couvrant plus de 11 hectares, il témoigne de l’importance spirituelle, politique et culturelle de la capitale des Carnutes à l’époque romaine. Depuis plus de quinze ans, ce site fait l’objet de fouilles approfondies, qui révèlent peu à peu la richesse de son architecture, de ses décors et de ses pratiques religieuses.

Édifié dans un contexte d’expansion urbaine au Ier siècle de notre ère, le complexe s’organise autour de deux pôles monumentaux, séparés par une vaste place. On y retrouve notamment un temple attribué au dieu Apollon, orné de marbres venus de tout l’Empire, et un nymphée doté de trois bassins, probablement liés à des rituels d’ablutions.

Les fouilles ont également livré un ensemble remarquable de fragments sculptés : représentations divines, reliefs votifs, offrandes fragmentées volontairement pour être réutilisées, mais aussi un plafond en bois exceptionnellement bien conservé grâce à la montée des eaux souterraines. Cet ouvrage de menuiserie, inédit dans le monde romain occidental, met en lumière un savoir-faire aujourd’hui oublié et une richesse décorative avec l’agencement de losanges et d’hexagones agrémentés de décors végétalisés.

À travers ce corpus original de bois et de pierres, encore en cours d’étude, se dessine l’image d’un sanctuaire à la fois prestigieux et singulier, dont l’histoire contribue à mieux comprendre le rôle des grands complexes religieux de Gaule dans l’articulation entre ville, territoire et pratiques de dévotion.