🔊Dominique de Villepin en campagne à Châteaudun

Après Jean Lassalle en 2021, c'est un nouveau candidat potentiel à la présidentielle qui s'est offert un petit bain de foule lors du marché à Châteaudun, jeudi. « On est pas dans la foule, c'est le plaisir de pouvoir rencontrer les habitants et partager quelques moments avec eux » tempère Dominique de Villepin.

Grand Sourire et costume tiré à quatre épingle l'ancien premier ministre de Jacques Chirac prend le temps de saluer chaque client devant les quelques étales installées place du 18 octobre.

« Vous êtes dans ma copie du bac » (Thomas, lycéen)

Soleil radieux pour cette visite, et températures clémentes, l'horizon est dégagé comme celui qui s'ouvre devant l’homme du « non » en 2003 aux Nations unies face à une éventuelle intervention militaire alliée de la France contre l'Irak, aux côtés des États-Unis. Un discours que Thomas a cité lors du bac. « Vous êtes dans ma copie du bac. Ça c'est bien passé ? Oui je pense répond l'élève, j'attends le résultat demain (NDLR : aujourd'hui 4 juillet). C'est dingue de vous voir en vrai ! Parce que je vous ai fait souffrir ? » rigole l'homme d'État. à Thomas et Yohann son acolyte il promet un avenir. « C'est pour la jeunesse qu'on se bat. On voit bien qu'entre ma génération et la génération précédente, nous avions la certitude que ceux qui nous suivraient, auraient quelque chose de meilleur, aujourd'hui ce n'est plus le cas. »

Ambiance de campagne pour celui qui fin juin a créé la France Humaniste son propre mouvement.

 «  Je n'ai aucune ambition personnelle. À mon âge c'est l'avantage » (Dominique de Villepin)

Après dix-huit années de retrait, l'ancien premier ministre jouit d'une popularité nouvelle avec 32 % d'opinion favorable selon un sondage du Point en juin comme personnalités politiques préférées des Français derrière Bruno Retailleau et Marine Le Pen. «  Je n'ai aucune ambition personnelle. À mon âge c'est l'avantage ». À 71 ans, il veut être celui qui va rassembler les français « la politique doit être repensée. Elle doit sortir de ses habitudes traditionnelles et en particulier des logiques partisanes.la logique stricte des partis négligent beaucoup de nos compatriotes qui attendent simplement que le pays retrouve une bonne gestion, que l'autorité soit de retour. »

« J'essaierai de ne pas décevoir » (Dominique de Villepin)

Jeff, partisan de gauche semble convaincu par le diplomate. « Depuis la fin du mandat de Monsieur Chirac, la France n'existe presque plus je suis communiste. Si vous ratez ce coup ça risque d'être une nostalgie glisse-t-il à l'ancien premier ministre qui lui rétorque qu'il « faut se battre » ! « C'est vous qui devez le faire, si vous échouez c'est la chute » poursuit ce Dunois. « J'essaierai de ne pas décevoir », sourit Dominique de Villepin.

À Châteaudun, dans cette ville dit miroir qui vote comme les français aux présidentielles, tous ne voient pourtant pas d'un bon œil les envies électorales du chiraquien. « J'aime ses idées et ce qu'il a fait. Ici, on reçoit toujours des personnalités passées, d'un certain âge. Il pourrait se présenter mais son âge me freine un peu » juge Chantale

Une prise de pouls nécessaire à deux ans des présidentielles. L'occasion d'enrichir son programme. « Le programme part des gens, la politique doit venir des gens. L'idée d'une politique qui vient d'en haut et tombe sur le citoyen comme une manne bénite, ça ne marche pas » poursuit l'homme politique. Dans cette ville sous-préfecture, l'homme politique au contact du maire Fabien Verdier a noté les inquiétudes de l'élu local « ça tient parfois à certains verrous. Pour les ZAN, les zones d'artificialisation nette. Le maire m'expliquait qu'il suffirait de débloquer un certain nombre de terrains pour accueillir de nouvelles activités et relancer la ville. Il faut identifier les points de blocage ».

« Le programme part des gens, la politique doit venir des gens » (Dominique de Villepin)

Celui qui veut offrir aux français en 2027 une autre voix que celles de LFI et du RN y arrivera-t-il ? Sa visite à Châteaudun est certainement la première d'un long tour de France qui s'annonce pour l'homme qui rêve de restaurer la fonction présidentielle. Un défi auquel il avait renoncé en 2012 faute d'avoir obtenu les 500 parrainages d'élus pour officialiser sa candidature.