CHÂTEAUDUN - Conférence : Maurice Ravel

Mardi 25 mars à 14h15 à la salle Léo Lagrange de Châteaudun : Maurice Ravel. Par Hélène Cao. Conférence de l'Université du Temps Libre de la Région Dunoise (UTLRD).

Hélène CAO, docteur en musicologie de l’École pratique des hautes études, titulaire de cinq premiers prix du Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris, Hélène Cao enseigne l’analyse et l’histoire de la musique dans des conservatoires parisiens.

Une mélodie entêtante, inlassablement répétée par des instruments de plus en plus nombreux, qui augmentent son intensité jusqu’à la transe : le Boléro de Maurice Ravel est devenu l’œuvre de musique française la plus jouée au monde. C’est dire son retentissement.

Mais le Boléro tend aussi à occulter le reste de la production de ce compositeur né en 1875 et mort en 1937, dont on célèbre cette année le 150e anniversaire de la naissance. Les sources d’inspiration de Ravel sont pourtant multiples : l’enfance dont il a su capter la candeur comme la cruauté (Ma Mère l’Oye, L’Enfant et les sortilèges), l’enchantement d’un Orient de fantaisie (Shéhérazade, Laideronnette, impératrice des pagodes), la danse qui sous-tend une grande partie de ses œuvres, souvent chorégraphiées a posteriori, mais parfois composées pour être dansées (Daphnis et Chloé commandé pour les Ballets russes de Serge de Diaghilev, le Boléro écrit pour la danseuse et actrice Ida Rubinstein).

Ouvert à toutes les cultures, Ravel combine leurs rythmes et leurs accents avec les caractéristiques de son propre style. Il se réfère ainsi au Pays basque (où il est né), à la musique tzigane, à la Grèce, au jazz venu des États-Unis, et surtout à l’Espagne, l’un des fils conducteurs de sa musique (Rapsodie espagnole, L’Heure espagnole, Don Quichotte à Dulcinée, le Boléro).

Son écriture virtuose et les couleurs chatoyantes de son orchestre en font un compositeur populaire et très accessible. Mais cette flamboyance masque aussi la personnalité secrète et souvent angoissée d’un homme qui affirme ses convictions avec fermeté : réformé lors de la Grande Guerre en raison de sa petite taille et de sa santé fragile, Ravel parvient à se faire engager afin de défendre son pays, sans pour autant souscrire à l’anti-germanisme ambiant.

Au moyen de nombreuses écoutes, de documents iconographiques et de vidéos, cette conférence propose de partir à la découverte de l’artiste et de sa musique.

Entrée : 5 € (gratuit pour les adhérents).

https://utlrd.com/