🔊 "La colère et la tristesse" pour ces agriculteurs euréliens après la censure partielle de la loi Duplomb
Les betteraviers sont particulièrement concernés par l'adoption de la loi Duplomb et l'usage de l'acétamipride © Radio Intensité
Le verdict a été rendu jeudi 7 août par le Conseil Constitutionnel, certains articles contenus dans la loi Duplomb, dont le plus controversé sur la réautorisation de l’acétamipride, ne sont pas applicables car contraires à la Charte de l'environnement.
Malgré son vote à l’Assemblé nationale le 8 juillet, la loi dite “Duplomb” - portée par le sénateur Laurent Duplomb LR - a continué de susciter la controverse. Le débat s’est prolongé partout dans le pays autour du texte - sur les plateaux télévisés parisiens comme à la campagne alors que les récoltes de blé et pommes de terre battaient leur plein en Eure-et-Loir - avec une pétition signée par plus de deux millions de Français qui s’opposaient à la réintroduction de l’acétamipride. Cette substance est un insecticide, interdite d’usage en France depuis 2018, mais qui aurait pu être réautorisée avec cette nouvelle loi.
Aurait, car ce jeudi 7 août le Conseil constitutionnel (instance juridictionnelle qui valide la conformité d’une loi par rapport à la Constitution) a censuré l'article 2 qui acté le retour de l'utilisation de l'acétamipride car contraire à la Charte de l'environement.
Mobilisation et blocages des autoroutes par les agriculteurs "contre la concurrence déloyale" le 4 juin 2024 en Eure-et-Loir © Radio Intensité
Vers de nouvelles mobilisations des agriculteurs ?
Parmi les agriculteurs et les citoyens, les réactions divergent. Si les signataires de la pétition et la Confédération paysanne saluent cette censure partielle, d’autres s’alarment « il nous faut de l’aide de la part du gouvernement » par rapport aux objectifs « de souveraineté alimentaire et à l’économie de notre pays » clament conjointement la FNSEA 28 et les Jeunes Agriculteurs d’Eure-et-Loir.
Les deux organisations syndicales disent être « fatigués » de la « contradiction » et de « l’hypocrisie permanente » avec les autres pays de l’Union Européenne qui utilisent sans contrainte cet insecticide et font importer leurs produits ; ajouter à cela la contenance d’acétamipride dans certains traitements antiparasitaires d’animaux domestiques.
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Le président de la FNSEA 28, exprime « de la colère et de la tristesse, on a éteint la lumière de l’espoir pour l’agriculture française. » Face aux critiques scientifiques sur la nocivité de ce pesticide sur les pollinisateurs et l’être humain, Sylvain Marcuard nuance : « si la science prouve et valide la dangerosité de l’acétamipride, on arrête de l’utiliser, mais il nous fait des solutions pour nos betteraviers, de nos producteurs de noisettes. Mais à côté le gouvernement arrête toutes les importations de l’UE avec des produits non soumis aux mêmes conditions que nous, puis il favorise et soutient uniquement les productions françaises. »
À l’échelle nationale, la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles prévient que des mesures seront prises « faute de réponse concrète. » Autrement dit, des mobilisations dans les prochaines semaines ne sont pas impossibles, souffle Sylvain Marcuard, lui-même exploitant agricole en Beauce, à Courbehaye.
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Publié : 6h35 par Jade Bihan
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