🔊 La situation financière du refuge animalier de Serazereux « de plus en plus précaire »
Une cinquantaine d'animaux attendent actuellement d'être adoptés au refuge animalier de Serazereux © SPDA REFUGE
Que ce soit en Eure-et-Loir ou ailleurs en France, les refuges pour animaux sont de plus en plus confrontés à des difficultés. Entre problèmes de subventions et de dons, et le fait d'être sur-sollicités pour prendre en charge des chats, chiens et NAC (nouveaux animaux de compagnie : rongeurs, oiseaux, reptiles).
En 2024, 117 000 animaux ont été abandonnés en France dans 800 association. Une estimation de la SPA – Société Protectrice des Animaux – qui pourrait être sous-évaluée. Parmi elles, la SPDA à Serazereux, créée en 1958. Située entre Dreux et Chartres, le refuge indépendant est confronté à des problématiques financières qui à l'avenir pourrait le mettre en péril.
Titre :La situation financière du refuge animalier de Serazereux « de plus en plus précaire »
En 2024, près de 300 animaux ont été sauvés par la SPDA de Serazereux. Quelques lapins mais en grande majorité des chiens et des chats. Des animaux abandonnés, parfois blessés, en sous-nutrition, et quelques cas d'animaux recueillis suite à des saisies après des actes de maltraitance. Ces sauvetages engendrent des frais vétérinaires importants, les portées de chatons donnent suite à de nombreuses stérilisations, et lorsqu'il y a une cinquantaine de pensionnaires en même temps, la facture grimpe. Rien que pour la stérilisation des chats, l'association a du consacrée une enveloppe de 6 000 euros cette année. « C'est monstrueux » résume Joëlle Corbin, la directrice du refuge.
Des frais qui grimpent, des dons qui s'effondrent
Au-dela des prises en charge d'animaux qui augmentent « d'années en années », la structure créée il y a 67 ans est confrontée à des changements importants dans son modèle financier. « Notre situation financière est de plus en plus précaire... Pourquoi ? Jusqu'à présent l'association vivait de donations et de legs. Maintenant la société à changer. Les personnes âgées vivent de plus en plus longtemps – tant mieux – mais le soucis c'est que le mode de vie des personnes âgées a changé. C'est à dire que les personnes qui entrent en EHPAD souvent doivent vendre leur maison pour financer l'EHPAD. Donc on a quasiment plus de legs et de donations, ce qui nous faisait vivre jusqu'à présent. C'est ça qui a vraiment changé au cours du temps. »
Une problématique à laquelle sont confrontés de nombreux refuges, détaille Joëlle Corbin, qui parle avec une expérience certaine de ce sujet.
« On travaille de plus en plus avec d'autres départements dans la mesure où les refuges on de plus en plus de difficultés en finissent par fermer, et qui ont des animaux à placer. Donc on essaye d'aider en dehors du département, en plus de notre activité en Eure-et-Loir. »
Des actions ponctuelles sont alors organisées pour prendre soins des pensionnaires du refuge. Chaque samedi des collectes de dons sont organisées avec des magasins partenaires. La directrice relativise en expliquant que ce sont des « collectes qui nous permettent tout bêtement de vivre au quotidien. »
Titre :Chaque moi des collectes de dons sont organisées par le refuge SPDA
La prochaine collecte de dons physique c'est au Gamm Vert de Lèves, ce samedi 18 octobre de 9h à 17h, avec la présence de Miss Eure-et-Loir 2025, Pauline Sagetat Dusage, de 14h à 16h. À noter que le refuge va être présent avec une boutique installée sur le marché de Noël de Dreux, les 12, 13 et 14 décembre.
Les Euréliens et quelques entreprises sont généreux en dons envers cette association indépendante, mais la SPDA tire la sonnette d'alarme. Pour soutenir la structure, sa directrice Joëlle Corbin, rappelle qu'il est possible de faire des dons défiscalisés, autant pour les particuliers que pour les sociétés « qui clôturent souvent en fin d'années leur budget. »
Titre :Les dons défiscalisés, une source de financement non négligeable
Les meilleures conditions d'adoption possibles
La SPDA c'est près de 80 bénévoles, dont une cinquantaine régulièrement actifs. « On peut donner de son temps une heure par jour, comme une heure par mois, ce qui compte c'est de s'impliquer. » Certains promènent les chiens, d'autres nettoient les boxes ou s'occupent des taches administratives, de l'accueil. Il n'y a pas de contrainte, cela se fait selon les profils des bénévoles.
Une implication qui permet de sauver des centaines d'animaux chaque année et dans les meilleures conditions possibles. Au-delà de la prise en charge vétérinaire, de l'attention donnée, le refuge a une spécificité : « Notre responsable accompagne les adoptants à leur domicile s'il y a des présentations à faire, soit des lieux, soit des autres animaux déjà présents dans le foyer, et même des membres de la famille. De façon à ce que l'on mette de son côté toutes les chances pour que tout se passe bien. »
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Le refuge connaît aussi de belles histoires en interne. Si quelques bénévoles sont familles d'accueil des animaux en convalescence, malades ou âgés, il arrive qu'ils s'y attachent, jusqu'à adopter leur petit protégé.
Parmi les projets en cours pour la SPDA, un programme avec plusieurs partenaires « à venir dans les prochaines semaines » pour que les seniors puissent garder un lien avec leur animal lorsqu'ils sont admis en EHPAD.
Publié : 7h48 par Jade Bihan
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