Eric Le Roch met les agriculteurs percherons à l'honneur dans "Semer et récolter"

Eric Le Roch vit de manière permanente dans le Perche depuis une dizaine d'années. © Radio Intensité

Pour ce grand format du jour, nous vous proposons une immersion dans le Perche à travers l'œil de la caméra du réalisateur Eric Le Roch. Le parisien d'origine a suivi pendant un an trois familles d’agriculteurs, au plus près de leur quotidien. Son film "Semer et récolter" est diffusé ce soir, lundi 3 novembre, au cinéma de Nogent-le-Rotrou et demain à Chartres.

C'est dans les campagnes du Perche qu'Eric Le Roch a choisi de filmer ses voisins, leurs bêtes, leurs gestes et leur humanité. Avec "Semer et récolter", il signe son premier documentaire pour le cinéma, un film tourné au plus près de la terre et de ceux qui la cultivent.


« Je m’appelle Éric Le Roch, je suis auteur, réalisateur et comédien. Je fais ce métier depuis maintenant 1989 et c’est mon sixième film au cinéma, c’est mon premier documentaire au cinéma. C'est un film qui, pour moi, est assez important. »


Le film suit trois familles d’agriculteurs et d’éleveurs du Perche, durant une année. Une immersion sensible, sans commentaire, ni préjugé.


« C’est le quotidien de trois familles d’éleveurs-agriculteurs dans la région du Perche-Gouet. Je les ai suivis sur les quatre saisons à hauteur d’humanité, juste présent dans leur réalité. Ce n’est pas un film sur l’agriculture, c’est un film sur les agriculteurs.


 

© Avalon

Un regard d’auteur profondément ancré dans la sincérité du moment présent, loin des codes du reportage.


« Le documentaire me permettait d’avoir une écriture plus instinctive, plus spontanée, et donc de retrouver une sincérité d’acte. Je n’avais pas de scénario, pas de déception, j’étais juste présent dans le présent. Il y a une sorte de lâcher prise avec ce qui se passe, on ne peut que le témoigner, l’accepter ou pas, mais on est en prise directe avec l’instant. »


Et c’est cette authenticité qui guide tout le projet. Trois familles, trois histoires : les Jauneau, les Guéret, et Justine Champion et Cédric Lorrain.


« Les Jauneau, c’est six générations d’éleveurs. On voit dans le film l’arrière-grand-père de 94 ans et la toute petite dernière née il y a six mois. Les Guéret, eux, c’est la quatrième génération, avec leurs deux filles, l’une reprenant la ferme, l’autre transformant le lait. Et Justine et Cédric, deux jeunes qui s’installent avec un élevage de chèvres et une centaine d’hectares cultivés. »


Un an de tournage, seul derrière la caméra, pour capter la vérité du geste.


« Je leur ai dit : faites comme si je n’existais pas. Moi, je suis seul avec ma caméra, le son, le drone, je filme en fonction de ce que je ressens, sans rien rater de l’essentiel. Je me souviens de cette fois où une famille m'a appelé à vingt-deux heures, m'annonçant la naissance d'un veau, qui tournait mal. J'ai alors pris ma voiture, constaté qu'ils devaient procéder à une césarienne… et c'est devenu un moment fort du film.»


 


 

© Avalon

Cette réalité, il semble la retranscrire justement. C’est en tout cas ce que confirment les retours de ses premières projections. 


“Pour l'instant, les quelques projections qu'on a faites sont extrêmement bien passées, on a des retours très positifs. Les agriculteurs ont témoigné, et ça m’a fait chaud au coeur. Ils m'ont dit qu'à travers le documentaire, je parlais d’eux sans déformer, que je montrais leur réalité telle qu’elle était, sans l'amplifier ni la sous-estimer. J'avais su la mettre à hauteur de leur quotidien, et ça pour moi c’est le plus important. Certains y verront un écueil, d’autres une force, là je laisse à chacun le soin de ressentir.


Pour le réalisateur, c’est essentiel d’être présent à chaque projection, dans les quatre coins de la France. 


“Comme tous les documentaires, c'est un film fragile. C'est pour ça que je l'accompagne, je ne laisse pas aller à l'école tout seul, je fais en sorte que dans la cour de récréation personne n'y fasse du mal. En tout cas, que je sois présent pour témoigner du fait que c'est un film fragile, et que je l'accompagne sur un temps long. A priori, le film va exister jusqu'au mois d'avril, dans toute la France.”


La projection du film affiche complet au Rex de Nogent le Rotrou ce soir, lundi 3 novembre, mais il sera également diffusé demain à 19h30 aux Enfants du Paradis, où il reste encore des places… Toutes les autres dates de la tournée sont à retrouver sur intensite.net.

Titre :Eric Le Roch présente son documentaire "Semer et Récolter"

Publié : 8h17 par Léa Gandon

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