🔊 Harcèlement scolaire : En moyenne, trois enfants par classe

Aurélie Moëlo et Virginie De Pauw, sont les co-fondatrices de l'association Harcel Action © Radio Intensité

Santé mentale, inclusion, stress scolaire, parentalité positive, une journée dédiée à la parentalité et au Vivre Ensemble est proposée à Brou samedi 4 octobre 2025. Ateliers interactifs, mini-conférences ou espaces de parole pour les ados et les parents, de nombreux acteurs seront présents place des halles de 10h à 17 heures pour échanger, soutenir et informer les parents, aux jeunes et aux professionnels. Parmi les intervenants Harcel’Action, association bonnevalaise qui lutte contre le harcèlement scolaire.

Titre :Harcel'Action lutte contre le harcèlement scolaire

C'est un fléau des établissements scolaires... un élève sur dix est harcelé en France, 10% des enfants un chiffre certainement minoré alors que 40% des enfants victimes de harcèlement n'en parlent pas. « On arrive parfois à des classes de trente élèves, donc c'est minimum trois enfants par classe » Aurélie Moëlo, est co-fondatrice de l'association Harcel Action à Bonneval. Elle poursuit : « On n'aura jamais les chiffres exacts. On se dit qu'il y a plus de 700 000 enfants harcelés par an et concernés. On ne pourra jamais avoir les chiffres exacts puisqu'il y a des enfants qui ne parlent pas. On en détecte un peu plus puisque c'est vrai que maintenant, l'Éducation nationale a mis en place un questionnaire en début d'année qui permet justement de voir un peu plus d'enfants en situation compliquée. »


 


À peine un mois après la rentrée, les premières alertes remontent déjà selon les fondatrices. Les parents ont un rôle crucial dans la détection et le dialogue « surtout quand il y a des caps qui sont passées, l'arrivée au collège par exemple. Il faut aller chercher les outils, faire attention à ces enfants, ils viennent de commencer. Comment ça se passe ? Poser des questions ? Comment tu te sens ? Ton entourage ? Tu te fais des amis ? Est-ce que tu as besoin d'aide sur tel ou tel sujet ? » pose Virginie De Pauw, également membre de l'association.


 


Son fils victime de harcèlement


 



« On se dit on est protégé, on est à la campagne, (...) Ça n'a pas empêché le harcèlement »



 


Il faut agir vite car en moyenne, le calvaire dure un an et demi, de quoi marquer psychologiquement au fer rouge les victimes. « Ça entache complètement l'émotionnel de l'enfant et il se referme complètement » sait Aurélie Moëlo . Les co-fondatrices ont été toutes les deux confrontées au harcèlement de leurs propres enfants, et se sont retrouvées sans réelle solution. « Mon fils était dans un groupement scolaire, petit groupement scolaire, une seule classe. On se dit on est protégé, on est à la campagne, ils voient moins de choses. La preuve ! Ça n'a pas empêché le harcèlement, j'ai dû le changer d'école » témoigne Virginie De Pauw.


 


Pour le lutter contre le phénomène Harcel Action œuvre depuis 4 ans en Eure-et-Loir. C'est même la seule association du centre-Val de Loire à s'engager pour améliorer les conditions d’accueil et d’écoute des enfants harcelés. Harcel’action ne fait d'ailleurs aucun distinguo que ce dernier soit harcelé ou qu'il ait lui-même des comportements de harceleur. « Que ce soit pour l'enfant harceleur ou harcelé, il faut aider ses enfants. Que ce soit l'un ou l'autre, il y a un mal-être. Il y a un impact énorme sur le futur aussi de ses enfants. Donc il faut pouvoir en parler » sait Virginie De Pauw,


 


Le harcèlement viral des réseaux sociaux


 


Club sportif, établissements scolaire, foyers, chacune de leur intervention rappelle les conséquences désastreuses du harcèlement scolaire et les suites pénales possibles. Face aux enfants, elle veulent casser les tabous et libérer la parole. « Les langues qui se délient on en a quasiment à chaque intervention. Des enfants qui pleurent, des règlements de compte. Avec un groupe d'enfants qui a dit à un moment, nous on en connaît, qui harcèle un tel dans les toilettes. Et puis au fur et à mesure de la conversation, ça commence à donner des noms et ils sont la table d'à côté. Les groupes concernés s'est dit « ok, c'est vrai  on n'avait pas pris conscience, on va s'arrêter ». Et les autres ont dit, « maintenant on laissera plus faire ».


 



«  Les enfants ont un pouvoir. Le pouvoir de faire basculer les choses. »



 


Car le harcèlement ne commence pas toujours par des coups mais bien souvent par le silence. Un harcèlement devenu viral avec les réseaux sociaux. Aujourd'hui ce dernier ne se limite plus à l'enceinte de l'établissement scolaire préviennent les deux mamans. « Ils ont le pouvoir de faire changer les choses assure Aurélie Moëlo. On peut être dans un petit groupe et se dire, « Tiens, là, il y a un tel qui se fait embêter par un tel. » Mais de se dire, « En fait, si nous, on n'était pas là en tant que spectateurs, si nous, on changeait d'avis, et si nous, on se disait, « Ah ben non, on ne veut pas de ça, ça pourrait vite changer de camp. Oui, ils ont un pouvoir. Le pouvoir de faire basculer les choses. »


 


Face au cyberharcèlement l'application 3018 permet depuis trois ans de signaler toute situation de harcèlement et d'assurer une prise en charge rapide de la victime.

Publié : 8h20 par Christophe BLONDEL

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